L'Aulne Vert
Présentation photographique
Tiges courbées en crosse vers l’aval, en été
Plaquées sous la neige, en hiver.
Se redressent, au début du printemps
Cônes femelles et akènes sur la neige
Evolution saisonnière d’un rameau d’Alnus viridis
Automne : chatons mâle
Printemps : chatons mâles à gauche et femelles à droite
Germinations sur sol humide dénudé
Akènes femelles mûrs, en automne
Plantule
Bois : Coupe transversale
Coupe longitudinale radiale
Bois : Coupe longitudinale tangentielle
Bois dissocié
CT Pétiole, lumière polarisée
Nodosités radiculaires
Nodosité CT. Parenchyme hyperptophié
Cellules parenchyme avec bactéries
Analyses foliaires
Caractéristiques de la transpiration
Répartition mondiale du groupe Alnus viridis sensu lato
Répartition mondiale du groupe Alnus viridis (CALLIER)
Répartition de l’aulne vert dans les Alpes occidentales.
Répartition en France
En France, extension dans les Alpes nord-occidentales, sur roches décarbonatées : Massifs cristallins externes, Vanoise. Pratiquement absent des massifs calcaires, il se raréfie dans les Alpes méridionales.Trainées d’aulne vert dans des couloirs d’avalanches de la vallée de Chamonix (couleur vert foncé). Extrait de la carte de la végétation « Thonon-Chamonix ».
Caractéristiques stationnelles
Optimum de développement :
Altitudes : 1500- 1900m.
Exposition globale : nord.
Pentes : accentuées, balayées par des coulées de neige ou des avalanches.
Roches mères siliceuses ou schisteuses engendrant des sols acides.
Précipitations estivales: importantes, enneigement abondant et persistant.
Absence de concurrence forestière.1 Rhodoraie sur flych. Sol ocre podzolique. Chablais 1800m.
2 Jumipéraie sur gneiss. Sol brun ocreux. Chamonix 1500m.
3 Landine à Loiseleuria. Ranker à moder. Chamonix 2000 m.
4 Aulnaie verte sur flych. Sol brun acide. Chabalis 1715 m.
Les sols d’aulnaies vertes sont originaux par leur humus à mull-moder, enrichi par le colluvionnement et par une abondante litière à forte teneur en N facilement minéralisable.
Un colonisateur des sols déforestés : Les aulnaies forment des fourrés impénétrables, se substituant aux forêts subalpines: pessières, cembraies, mélèzéins.
Plusieurs types d’aulnaies.
Aulnaies primitives. Elles colonisent des ubacs pentus où la forêt n’a jamais pu s’établir en raison de cataclysmes naturels répétitifs : coulées de neige, avalanches, sols instables. Ces aulnaies, très denses, n’évoluent pas.
Aulnaies secondaires. Leur origine provient de destructions forestières d’origine anthropique: pâturages subalpins, pistes de ski, coupes. Après l’abandon de ces surfaces, l’aulnaie les colonise en quelques dizaines d’années si les conditions de milieu lui sont favorables. Moins denses, elles évoluent lentement vers la forêt primitive.
Aulnaies primitives
Aulnaies primitives de la Vanoise : Champagny
Aulnaies primitives de la Vanoise : Les Glières
Aulnaie primitive sur couloir d’avalanches. Massif de Belledonne.
Aulnaies secondaires colonisant sur pâturages adandonnés
Belledonne. 1500m. Enrésinement
Valmorel. 1800m. Brousse peu évoluée
Groupements se transition. L’aulne vert infiltre des landes subalpines ou des forêts d’ubac clairiérées: aulnaies-rhodoraies, des cembraies aulnaies.Aulnaie cembraie (Méribel)
Aulnaie rhodoraie (La Clusaz)
Organisation floristique. Un groupement stratifié
Strate arbustive. H= 3 m. Tiges d’Aulnus viridis mais parfois de Salix appendiculata, Sorbus aucuparia.
Strate herbacée supérieure.H=80 cm. Des espèces vivaces à grand limbe foliaire peu cutinisé édifient une voûte de verdure. Dans ces stations peu ensoleillées qui freinent leur transpiration, elle trouvent aussi un sol riche et humide qui leur permet de reconstituer, chaque primtemps, leur volumineuse biomasse : Adenostyles alliariae Cicerbita alpina, Peucedanum ostruthium. C’est la mégaphorbiaie, souvent associée à l’aulnaie verte mais s’immiscant aussi sous dans des sous-bois forestiers humides.
Strate herbacée inférieure. Sous la voûte précédente, dans la pénombre, s’installent quelques espèces sciaphiles : Viola biflora, Stellaria nemorun.
Les espèces dominantes de la mégaphorbiae varient suivant des critères édaphiques : granulométrie, humidité.Stratification de la végétation sous l’aulnaie d’aulne vert.
Compostion floristique de mégaphorbiaies à Aulne vert
Synthèse de 22 relevés dans les Alpes Nord –Occidentales,entre 1450m . et 1950m. d’altitude.Aulnaie cembraie (Méribel)
La mégaphorbiaie est exubérante au sein de mini clairières de l’aulnaie. Ici, dominance de Adenostyles alliairiae (Col du Lautaret).
Cicerbita alpina
Aconitum napellus
Viola biflora
Thalictrum aquilegifolium
Peucedanum ostruthium
Adenostyles alliariae
Mégaphorbiaie à fougères (Arlberg)
L’aulne vert marque les paysages des Alpes du nord et nord - occidentales, sur les hauts massifs à roches décarbonatées
Colonisateur rapide, résistant aux coulées de neige, c’est un groupement de substitution de forêts subalpines.
L’aulnaie n’a aucune valeur économique ; elle envahit pâturages, pistes de ski. Les branches couchées sous la neige, en hiver, facilitent les avalanches.
Par contre, elle fixe les sols sur des pentes raides d’ubac et les enrichit. L’aulnaie constitue aussi un biotope original par sa végétation à hautes herbes (mégaphorbiaie) et sert de refuge à certaines espèces animales.
Eléments de bibliographie
RICHARD L.1967- Aire et répartition de l’Aulne vert. Doc. Carte Vég. Alpes. Grenoble V, 81-113.
RICHARD L.1968- Ecologie de l’Aulne vert. Facteurs climatiques et édaphiques. Doc. Carte Vég. Alpes. Grenoble VI, 107-158.
RICHARD L. 1969- Une interprétation éco-physiologique de la répartition de l’Aulne vert. Doc. Carte Vég. Alpes. Grenoble VII, 7-23.
RICHARD L.et Pautou G. 1982- Alpes du Nord et Jura méridional. Notice détaillée des feuilles 48 Annecy-54 Grenoble. Carte de la végétation de la France au 1/200 000°. Editions CNRS, Paris, 315 p.
RICHARD L.1990- Ecologie des mégaphorbiaies subalpines à Aune vert de la Vanoise et des régions environnantes. (I°partie) Trav. Sci. Parc Nat. Vanoise XVII, 127-159.
RICHARD L.1 995- Ecologie des mégaphorbiaies subalpines à Aune vert de la Vanoise et des régions environnantes. Trav. Sc. Parc Nat. Vanoise XIX, 131-160.