_24) Sur sols hydromorphes
Sols gorgés d’eau, asphyxiques dans de zones mal drainées : bas-fonds, rives de petits lacs en voie de comblement. (Photo A 112, Fig. A 2).
- Les bas marais. Ces groupements herbacés denses réunissent de nombreuses espèces de carex, linaigrettes, joncs. A la surface des sols, des alternances d’hydromorphie et d’aération permettent encore une décomposition très lente des litières.
- Les tourbières à sphaignes. Edifiées lentement par la multiplication de sphaignes dont les débris se décomposent peu et s’accumulent sur plusieurs mètres en engendrant des tourbes très acides. (Toubières bombées).
Bas marais alcalins
Ils sont alimentés par des eaux carbonatées, sur des supports calcaires.
Végétation. Association assez riche et colorée à Laîche de Davall
- Carex davalliana - (Cypéracées). H= 15cm. Un seul épi terminal. Feuilles courtes et raides. Linaigrette à larges feuilles - Eriophorum latifolium- (Cypéracées).
Autres espèces :
Phytosociologie : Caricion davallianae.
Bas marais acidophiles
Ils sont imprégniés d’eau acide sur des sols décarbonaté ou siliceux.
Végétation. Laîche brune - Carex nigra =C. fusca - (Cypéracées). Epis dressés, noir Linaigrettes- (Cypéracées). Tige terminée par une ou plusieurs touffes de poils blancs fixés sur les fruis secs. Photo A 120. L. de Scheuchzer.
- Eriophorum scheuchzeri - 1 épillet terminal. Photos A 121, A 122.
- Des trichophores constituent des gazons bas : Trichophorum alpinum
- (Cypéracées). Photo A 123. Trichohorum coespitosum. Photo A 124.
Phytosociologie. Caricion fuscae.
Tourbières à sphaignes (Haut-marais)
Les sphaignes
Reconnaissance
Plantes voisines des mousses. Leur fine tige herbacée (10-15cm.), dressée, ramifiée, porte des feuilles étroites, longues de 4-5mm. Multiplication végétative rapide par fragmentation des tiges. La plante contient deux types de cellules : cellules vivantes chlorophylliennes et cellules mortes réduites à leurs parois squelettiques perforées. Ces dernières se remplissent d’eau comme une éponge.
Ecologie
Besoins importants en eau peu minéralisée et acide : celles des précipitations (pluies) sont idéales.
Les Tourbières
Elle se sont formées, souvent, dans des dépressions occupées par un lac peu profond à eaux acides. La végétation aquatique envahit les berges, de la périphérie vers le centre ; sur les débris végétaux, s’installent des sphaignes.Elles s’accroissent verticalement de quelques mm par an ; les parties basales meurent mais ne se décomposent pas en raison d’un milieu très acide, asphyxique et de substances inhibitrices sécrétées par les litières. Ces dernières s’accumulent en édifient une tourbe fibreuse qui s’accroît pendant des siècles et crée une tourbière bombée. Son alimentation hydrique provient alors uniquement des eaux de précipitations.
Des restes du lac primitif subsistent, parfois, au centre. Photo T 1.
Sur une tourbière très âgée, drainée en surface s’implante, fréquemment, une pinède chétive de pins à crochets Photo T2.
Les tourbières nordiques recouvrent plusieurs km2. Les tourbières alpines, très étendues à la fin des glaciations quaternaires, sous un climat froid et humide sont en nette régression, localisées surtout dans le montagnard avec des dimension restreintes (100 à 200 de diamètre).
Végétation
Les toubières servent de refuge à des espèces arctiques.
- Des Ericacées à feuilles fines et coriaces : Andromède à feuilles de polium- Andromeda polifolia. Canneberge- Vaccinium oxycoccos.
- Autre espèce : Drosera à feuilles rondes – Drosera rotundifolia- (Droséracées). Photo T3
Horloge historique
Les pluies polliniques qui tombent, chaque année, à la surface d’une tourbière sont fossilisées ce qui permet, en analysant des carottes de sondages, de reconstituer l’évolution de la végétation environnante, parfois pendant plusieurs milliers d’années.
Rives de ruisselets
Leurs sols sont imprégnés d’eau courante bien aérée. Leur extension relative est faible mais elles offrent parfois de belles floraisons sur calcaires.