Les facteurs climatiques

Les précipitations

Des vents humides heurtent la Chartreuse occidentale, subissent des descendances, se refroidissent et arrosent copieusement les premiers chaînons : 2m annuellement, au couvent de la Grande-Chartreuse, à 900m. d’altitude. Cette forte pluviosité apparaît déjà dans les régions de pied-de-mont : 1,60 m d’eau à St-Laurent-du-Pont (400m. d’altitude).

Ces flux, déchargés d’une partie de leur humidité sur les sommets cartusiens, plongent à l’Est vers le sillon alpin, se réchauffent, les précipitations diminuent et les températures augmentent. Ce phénomène, classique dans les vallées abritées derrière une barrière montagneuse est un effet de foën (Fig 9).

Le même cycle se reproduit sur les montagnes et dans les vallées suivantes qui deviennent relativement sèches, dans les Alpes internes: Maurienne.

Effet de foëhn.Effet de foëhn.
Figure 9

Un transect reliefs-précipitations de l’Avant Pays jusqu’aux contreforts des massifs cristallins externes met en évidence l’effet d’abri exercé, par la Chartreuse, au niveau du sillon alpin (Fig 10).

Précipitations annuelles de l’avant pays à Belledonne. Stations de la Météo nationale (périodes antérieures à 1960).Précipitations annuelles de l’avant pays à Belledonne. Stations de la Météo nationale (périodes antérieures à 1960).
Figure 10

Pluie et nébulosité sont fréquentes, en été, au pied des sommets de la Chartreuse occidentale.

Temps brumeux à la Grande-Chartreuse.Temps brumeux à la Grande-Chartreuse.
Photo 13

Une carte des précipitations estivales, saison de pleine activité de la végétation, montre l’opposition entre les massifs externes très pluvieux comme la Chartreuse (P>500mm.) et les zones internes plus sèches (Fig 11).

Figure 11 - Précipitations estivales.
( Archives météorologiques de France, Suisse, Italie).

Toutes les saisons sont bien arrosées avec cependant un maximum estival bien marqué et un second hivernal caractérisent un régime atlantique montagnard typique des massifs externes des Alpes Nord-Occidentales (Fig 12).

Régimes de précipitations : Grande Chartreuse ( 900 m. d’altitude) et Fond-de-France (1000 m.), sur la face occidentale de Belledonne. L’effet d’abri apparaît à Fond - de - France.Régimes de précipitations : Grande Chartreuse ( 900 m. d’altitude) et Fond-de-France (1000 m.), sur la face occidentale de Belledonne. L’effet d’abri apparaît à Fond - de - France.
Figure 12

Le fort enneigement des années antérieures à 1970 explique l’implantation d’un Centre d’Etude de la neige au col de Porte (1300m.) et la création de stations de ski, vers 1000m. d’altitude : Le Sappey, St- Pierre-de-Chartreuse, La Scia,…

Température de l’air

La température moyenne annuelle diminue de 1/2 °par 100m. de dénivelé ce qui provoque la zonation altitudinale de la végétation.

Des postes climatiques, installés à diverses altitudes, mettent en évidence les étés chauds du sillon alpin et la fraîcheur des Hauts-Plateaux (Fig 13).

La période d’observation (1965-1970) donne des moyennes un peu différentes des « normales » mais le classement thermique subsiste.

 Transect thermique et altitudinal de la Chartreuse à Belledonne.Transect thermique et altitudinal de la Chartreuse à Belledonne.
Figure 13

Une carte d’isothermes estivales (Fig 14) montre la douceur thermique des grandes vallées alpines.

Isothermes estivales. Sources : archives météorologiques de France, Suisse, Italie.Isothermes estivales. Sources : archives météorologiques de France, Suisse, Italie.
Figure 14

Quelques valeurs numériques (moyennes 1940 1960) :

Avant Pays P annuelles T° moy. annuelles
St Laurent (420m.) 1581mm 8,7°
St Thibaud (500m.) 1457mm







Inversions de températures

En hiver, par temps calme et très froid, de l’air froid et des brouillards givrants remplissent les fonds de vallées ; au-dessus, le soleil brille pendant la journée avec des températures clémentes. Ce phénomène apparaît fréquemment dans la vallée du Grésivaudan.

Mer de nuages sur le Grésivaudan (depuis St-Hilaire). Dans le fond, Belledonne et le col de l’Arc.Mer de nuages sur le Grésivaudan (depuis St-Hilaire). Dans le fond, Belledonne et le col de l’Arc.
Photo 14

Combinaison températures et précipitations

Les végétaux subissent, simultanément, l’action de tous les facteurs climatiques. Pour les deux plus importants, une formule mathématique associe les moyennes pluviométriques et thermiques dans le but de préciser, pour chaque site, son état d’aridité ou d’humidité relative. C’est l’indice de De-Martonne (Fig 15) calculé pour la saison estivale.

  • I< 40 traduit une aridité (Faibles précipitations et températures élevées).
  • I >80 correspond à des zones fraîches.

 Indice de De-Martonne : valeurs estivales. Indice de De-Martonne : valeurs estivales.
Figure 15