Les facteurs climatiques
Température de l’air
Repérage
On relève, chaque jour, la T° maxi et la T° mini, sous abri. (T° max + T° min.) / 2 = T° moyenne du jour. On calcule, ensuite, les températures "moyennes" mensuelles, saisonnières, annuelles, pluriannuelles (normales).
Ses variations
Les variations thermiques dans l'espace
Rôle de l’altitude : la température moyenne de l’air diminue de 0,5°pour 100m. de dénivelé Fig.1).Diminution altitudinale des T° avec l’altitude. 100 stations suisses entre 400 et 1600m. (1945-1965)
Figure 1
Cette diminution altitudinale rappelle la diminution des T°, de l’équateur vers les pôles.
Conséquences: une augmentation du nombre de jours de gelées et la diminution de la période végétative ou T°>5° (Tabl. I).
Stations | Nbre jours gel | Période vég. | T° > 20° | ||
---|---|---|---|---|---|
Simple | Continu | (jours) | 1° Jour | Dernier jour | |
Annecy (450m.) | 88 | 8 | 265 | 9 Mai | 28 Sept |
Thônes (625m.) | 121 | 18 | 239 | 16 Mai | 9 Sept |
Samoëns (700m.) | 142 | 18 | 232 | 27 Mai | 9 Sept |
Chamonix (1037m.) | 160 | 44 | 214 | 6 Juin | 4 Sept |
Le Tour (250m.) | 167 | 51 | 185 | - | - |
Ces dates moyennes masquent des variances importantes (Fig. 2).Dates de débuts et de fins de gelées à Chamonix. Pour chaque date, indication graphique de la fréquence.
Figure 2
Certaines années, il gèle encore à Chamonix début juin, d’où des dégâts aux espèces qui bourgeonnent très tôt.
Une exception : les inversions de T°
En hiver, par temps calme et froid, la T° de l’air diminue fortement, la nuit, en altitude ; sa densité augmente et il s’écoule dans les fonds de vallée où se forme un lac d’air froid rempli de brouillards givrants. La couche brumeuse, épaisse parfois de quelques centaines de mètres, se termine brusquement au niveau d’une « mer de nuages » ; au dessus, le soleil resplendit la journée avec des T° diurnes dépassant parfois celles des basses régions (Photo 1).
Rôle de l’exposition
L’apport d’énergie solaire, maximum sur des pentes d’adret inclinées de 22°, diminue sur les ubacs. Cette opposition, forte en hiver s’atténue en été lorsque les rayons solaires atteignent les faces nord. ubacs. C (Ph. 2) Mer de nuages : Le Grésivaudan
Photo 1 Opposition adret (à gauche) ubac depuis les Petites Roches (à droite), en hiver.
Photo 2
Dans le temps
Au cours des journées, des saisons, des périodes géologiques et historiques
- Les oscillations journalières
La journée, les radiations solaires chauffent l’air, la nuit le rayonnement nocturne abaisse la T°. L’amplitude augmente par temps clair.
- Les oscillations saisonnières
Rappelons que les contrastes saisonniers, faibles sous l’équateur où les jours sont égaux aux nuits, augmentent jusqu’aux latitudes moyennes (60°), puis s’atténuent vers le nord. (Fig. 3) Températures mensuelles maxima (rouge) et minima (vert). Quintiles en pointillés ou tiretés.
Figure 3
Les variations des T° au cours des périodes géologiques
- Au début de l’ère tertiaire
Les restes fossiles d’espèces tropicales révèlent un climat plus chaud qu’actuellement.
- A la fin du Quaternaire
Durant 1 million d’années, quatre glaciations alternent avec des interglaciaires plus chauds. Diverses techniques permettent de préciser les variations du milieu.
- Sondages sous marins.
Ils fournissent des carottes de 200 000 ans dans lesquelles l’étude des Foraminifères et des isotopes de l’oygène (O16, O18) permettent d’apprécier les T° au moment de leur dépôt.
- Carottages dans les calottes glaciaires
Des bulles d’air emprisonnées, dans la glace, parfois depuis 800 000 ans, permettent de doser en continu le % de C02 atmosphérique.
-
Analyses polliniques dans les tourbières.
Elles révèlent la succession des flores, au cours de la période post- glaciaire.
Au maximum des dernières glaciations
Une calotte glaciaire recouvre l’Allemagne, les glaciers alpins atteignent Lyon et la toundra s’étend sur une partie de l’Europe (Fig.4 et 4b).
Une baisse du niveau des océans rattache le Grande Bretagne au continent.L'Europe pendant la glaciation du Wurm (Ozenda)
Figure 4Extension maximum des glaciation en France, en grisé (Viers)
Figure 4b
Variations des T° pendant le post wurmien (de -10 000 ans à 0)
Une suite d’oscillations thermiques mène aux températures actuelles ; mais, au « subatlantique », entre -6000 et -4000 ans, apparaît un épisode chaud (+ 2°) : la période "xérothermique" au cours de laquelle des espèces méditerranéennes comme l’Olivier arrivent en Savoie et les limites altitudinales forestières dépassent de 200m. leur niveau actuel (Fig 5). Oscillations thermiques post-glaciaires (rouge) Limite supérieure forêt (Vert) (Ozenda modofié)
Figure 5
Variations thermiques récentes
Aux XVII° et XVIII° siècle. Pendant le « petit âge glaciaire », les glaciers du Mont-Blanc atteignent la vallée de Chamonix (Photo 3).Glacier Argentières en 1860
Photo 3 Glacier Argentières en 2003
Photo 4
Depuis quelques décennies, les T° croissent. Les statistiques de Météo-France mettent en évidence les écarts positifs des températures automnales, depuis 1980 ; en 2006, ces dépassements apparaissent 8 mois sur 12 (Fig.6 et 7). T° en automne. Variance calculée à partir de 22 stations métropolitaines.
Figure 6 T° Ecarts à la normale pour des stations de Hte Savoie, Année 2003. Maxi en rouge, mini en bleu, moyenne en vert. ( Météo France Hte- Savoie).
Figure 7
La répartition des T° : carte des isothermes
(Fig 8 ) Elle correspond à la période estivale, saison le plus favorable à la végétation dans les Alpes.
Carte des isothermes estivales. Indications des moyennes pour toutes les stations repérées. (D’après archives des services météo de France,Suisse, Italie).
Figure 8
La carte met en évidence les bassins et les vallées aux été chauds T>18° où s’implantent des espèces thermophiles : chêne pubescent.
Action de la température sur les plantes
Sur les fonctions physiologiques
Action de la T° sur l’intensité de la photosynthèse
Figure 9
L’assimilation chlorophyllienne s’effectue entre des limites de températures étroites mais variables suivant les espèces (Fig. 9). L’optimum thermique du Pin cembro, inférieur à celui du Chêne pubescent, explique l’implantation de l’Arolle dans des stations plus froides.
L’accoutumance aux gelées hivernales
Variations des T° léthales de la Callune et du Pin cembro en fonction des T° minima.
Figure 10
En automne, l’arrivée de jours courts déclenche des modifications cellulaires qui augmentent la résistance au froid. Cet « endurcissement », maximum en janvier, atteint -20° pour le Sapin, - 35° pour le Mélèze, -40° pour le pin cembro. Il s’affaiblit ensuite puis disparaît. Ce désendurcissement », précoce chez le Hêtre en avril, survient tardivement chez l’Epicéa, le Mélèze et l’Arolle qui résistent mieux aux gelées printanières (Fig 10).
Une classification thermique des espèces
Espèces exigeantes en chaleur (thermophiles) : Chêne pubescent, Coronille émerus, Epine vinette, Buis, Peuplier blanc.
Espèces moyennent Résistantes au froid : Hêtre, Sapin, Erable sycomore.
Espèces très résistantes au froid> : Epicéa, Mélèze, Pin cembro.
La zonation thermique des espèces
En altitude. Les espèces végétales s’implantent dans les tranches altitudinales qui satisfont leurs besoins thermiques. Chêne pubescent 200-600m. ; Charme 300-900m. ; Hêtre 800-1600m. ; Epicéa 900-1900m ; Pin cembro 1800-2200 m. Camarine noire 1800-2400m.
En latitude. Se relaient, du sud vers le nord, dans les plaines européennes : Chêne vert, Chênes à feuilles caduques, Charme, forêt mixte Hêtre-Epicéa, Forêt boréale de conifères à Mélèze et Pin cembro. Cette zonation latitudinale offre des affinités avec la précédente.
Conséquences des « accidents climatiques » anciens
Les glaciations quaternaires
Au cours de la glaciation du Wurm, une toundra recouvre en partie de l’Europe. Le réchauffement post-wurmien chasse les espèces arctiques qui survivent dans des régions où le froid persiste : zone boréale au nord, sommets alpins au sud. L’aire de ces espèces se scinde : aire alpine et aire arctique .Ce sont des artico-alpines Dryas octopetala, (Photo 5, Fig 11) Cortusa matthioli (Photo 6) et Loiseleuria procumbens (Photo 7).Aire actuelle de Dryas octopetala (en noir) Croix et points :stations reliques ou fossiles. (Lemée)
Figure 11Dryas octopetala
Photo 5
Cortusa matthioli
Photo 6Loiseleuria
Photo 7
Les vastes tourbières à sphaignes, formées au début du post glaciaire, aujourd’hui très réduites, abritent des reliques boréales : Andromeda polifolia, Oxycoccos quadripetala.
La période xérothermique
Des vestiges d’anciennes colonies méridionales subsistent dans des stations chaudes de l’étage collinéen : Juniperus thurifera, Pistacia terebentus, près de Grenoble.
Les stades phénologiques
Foliaison, floraison, fructification s’effectuent quand la plante a reçu une «somme de températures journalières » suffisante. Les dates d’apparition de ces phases varient, comme les températures, avec l’altitude et l’exposition.
Des agronomes ont observé ces stades sur le Dactyle (Tableaux II et III).
Tableau II. Influence de l’exposition sur les stades phénologiques de Dactylis glomerata ubac, à la même altitude.
Stades phénologiquesNombre de jours de retard dans la station d’ubac
Stades phénologiques | Nombre de jours de retard dans la station d’ubac |
---|---|
Début montaison | 24 |
Début épiaison | 18 |
Pleine épiaison | 21 |
Mi-floraison | 16 |
Mi-fructification | 14 |
Mi-dissémination | 12 |
Stades phénologiques | Nombre de jours de retard pour 100m. de dénivellation |
---|---|
Début montaison | 7 |
Début épiaison | 5 |
Pleine épiaison | 5 |
Mi-floraison | 5 |
Mi-fructification | 5 |
Mi-dissémination | 6 |
Les conclusions d’enquêtes de phénologie effectuées par des écoles primaires de Haute-Savoie sont exprimées par la Fig. 12 Variations altitudinales des dates de floraison de diverses espèces.
Figure 12
La Température du sol
Son intérêt
Lorsque l'activité de la pédofaune et de la pédoflore, l’absorption radiculaire dépendent des T°. d’où l’intérêt de ce facteur. A cet effet, au cours d’une espérience, de terrain 10 thermographes sondes ont été installés le long d’un transect Chartreuse-Grésivaudan, entre 1200 et1700 m. d’altitude, à -10 cm. sous des pelouses horizontales pour observer les variations altitudinales repérer les dates de réchauffement à la fin de l’hiver.
La T° du sol diminue avec l’altitude (Fig. 13)
Variations de la T° du sol le long d’un transect Chartreuse - Belledonne.
Figure 13
Le refroidissement est spectaculaire entre la vallée du Grésivaudan à 200m. d’altitude et les flancs de Belledonne à 1700m. ; il rappelle la diminution altitudinale de la T° de l’air et retarde le reprise de l’activité des organes souterrains, à la fin de l’hiver .
La période végétative (T°> 5°) diminue avec l’altitude ( Fig.14)
Durée de la période chaude du sol (T°>5°) dans stations : Barreaux (350m.) et Le Collet (1650m.) ; de 1969 à 1982.
Figure 14
Entre la date du réchauffement printanier et celle du refroidissement automnal, la période favorable à l’activité su sol diminue fortement de la vallées du Grésivaudan au Collet.
Le réchauffement printanier, du sol en altitude
Il apparaît, tardivement, dès la fin du déneigement (Fig. 15). La courbe des T°, voisine de 0°, pendant tout l’hiver, se relève brusquement et reprend les oscillations journalières.
Réchauffement printanier du sol à 1600 m. d’altitude
Figure 15
Le réchauffement du sol est plus tardif que la fin du gel continu et du réchauffement de l’air qui s’effectue d’ailleurs par saccades. Il est suivi rapidement par la floraison explosive de nombreuses espèces venales : croccus, jonquilles, scilles.
Les précipitations
Caractérisations
Les régimes pluviométriques
Les totaux de précipitations annuels et leurs répartitions mensuelles différencient des zones climatiques. Pour la chaîne alpine, on observe les régimes suivants (Fig16).Régimes pluviométriques. Précipitations estivales colorées.
Figure 16
Océanique (Alpes du Nord). Précipitations abondantes toute l’année.
Méditerranéen. Faibles totaux annuels et sécheresse estivale.
Insubrien. (Nord Piémont).Très fortes précipitations annuelles.
Continental. (à l’Est). Faiblesse hivernale, maximum estival.
Zones alpines internes. Très peu arrosées, en toutes saisons.
Océanique : bleu
Méditerranéen : rouge
Continental : vert
Vallées internes : orangé
Insubrien : violet.
Les irrégularités des régimes pluviométriques
Les « normales » estompent des périodes accidentellement plus sèches (Photo 8) ou plus arrosées. Ces précipitations extrêmes sont mises en évidence par le tracé des quintiles ; totaux atteints de 1, 2, 3, 4 fois sur 5… (Fig. 17). Eté 2003. Dessèchement de la chênaie pubescente sur des rocailles : Bastille de Genoble.
Photo 8Précipitations mensuelles. Valeurs normales en bleu. Tracé des quintiles inférieurs et supérieurs.
Figure 17
La croissance altitudinale des précipitations
Les hautes chaînes constituent des pôles de condensation mais le gradient ombrique, contrairement au gradient thermique, varie suivant les régions et faiblit au-dessus de 3000 m. (Fig. 18).Croissance altitudinale des précipitations. Massif de Trêt-la-Tête. 10 stations EDF
Figure 18
Les phénomènes d’abri
Les vents humides qui heurtent les premiers hauts reliefs comme la Chartreuse s’élèvent, se refroidissent et arrosent copieusement les pentes face au vent avec 2m. au monastère de la Grande Chartreuse, à 950m. d’altitude et les « pieds de monts » (1,6m. à Saint-Laurent du-Pont à 350m). Sur la façade orientale, au-dessus du Sillon alpin, à 230 m., les flux s’abaissent, se réchauffent et les précipitations.Phénomènes d'abri
Figure 19
Ce scénario se répète sur les reliefs suivants mais les flux moins humides donnent des précipitations médiocres. A altitudes semblables, la pluviométrie annuelle faiblit des zones externes vers les zones internes (Tableau III b).
Régions | Stations | P. annuelles | P. estivales |
---|---|---|---|
en mm. | en mm. | ||
Haut-Jura | Lamoura (1134m) | 1987 | 500 |
Massifs subalpins | La Clusaz (1140m) | 1704 | 468 |
Massifs cristallins externes | Fond de France (1082m) | 1639 | 457 |
Zones intermédiaires | Chamonix (1040m) | 1262 | 401 |
Vallées internes | St-Nicolas (1156m) Courmayeur (1220m) |
957 644 |
199 141 |
Cela se traduit par un changement significatif des paysages végétaux : hêtraies sapinières dans le Haut Jura et sur les Massifs subalpins dominance de l’Epicéa dans les zones intermédiaires, nombreuses pinèdes à Pin sylvestre dans les vallées internes.
Une carte des isohyète estivales traduit ces phénomènes (Fig. 20).Précipitations estivales (D’après archives météo France, Suisse Italie 1945-1970).
Figure 20
On observe des totaux très élevés sur le Jura, les massifs subalpins et les massifs cristallins externes des Alpes du nord ; Ces totaux faiblissent en Vanoise et chutent dans les vallées abritées de la zone alpine interne.
Précipitations neigeuses
Elles sont bien caractérisées, dans une même station, par le profil nival : graphique indiquant les variations de la hauteur du manteau neigeux au cours des jours. Ce profil varie beaucoup d’une année à l’autre. Il est intéressant de comparer les profils de plusieurs stations pendant la même année ( Fig. 21). Dans la même tranche altitudinale, l’enneigement, diminue des stations de la bordure N.0. des Alpes à celles de massifs plus internes ou méridionaux fait déjà observé pour le précipitations.Profil nival de 4 stations dans la même tranche altitudinale mais situées dans des zones biogéographiques différentes
Figure 21
L’eau et les végétaux
Alimentation en eau des végétaux
Les plantes utilisent directement ou indirectement, l’eau des précipitations d’où des relations entre le régime hydrique et la végétation.
Les montagnes aux étés pluvieux. Les chaînes subalpines et les massifs cristallins externes conviennent aux espèces exigeantes en eau : être, Sapin, Erable sycomore et pelouses grasses à Dactyle.
Les vallées internes. Elles abritent des végétaux à faibles besoins hydriques : Pin sylvestre, Genévrier sabine, Epine vinette.
Les zones méditerranéennes. Leur végétation est adaptée à la sécheresse estivale : Chêne vert, Chêne liège, Pin d’Alep.
Actions combinées précipitations températures
Les plantes subissent, simultanément et continuellement, tous les facteurs du milieu. Après avoir étudié, successivement, les effets de la température et des précipitations, on analyse l’action cumulée de ces deux facteurs.
L’indice d’aridité hydrique de De Martonne
I= P / T+10° | P : moyenne des préciptations en mm T : moyenne des températures |
Une diminution des précipitations (P) associée à une augmentation des températures (T), accroît l’aridité et I décroît. Une carte d’«aridité »de la période estivale montre l’extension des zones alpines internes. (Fig. 22).Carte des indices de De Martonne.
Figure 22
Dans ces dernières, les limites écologiques sont haussées : l’habitat permanent et les cultures dépassent rarement 1200 m. en Chartreuse, atteignent 1800m. en Haute-Maurienne et se hissent à plus de 2000m. dans le Queyras. Un indice élevé > 50 caractérise, des régions humides.
Répartition ombrothermiques
On recherche les intervalles de températures et de précipitations entre lesquels une espèce ou un regroupement végétal se développent bien . (Fig. 23). Répartition ombrothermique de groupements forestiers (Zukrigj)
Figure 23
Actions du manteau neigeux sur les végétaux
Avalanches
Photo 9Il assure une protection thermique. Sous 50 cm. d’enneigement continu, la surface du sol ne gèle pas ce qui protége les arbustes couchés sous le neige : Rhododendron, Myrtilles, Aulne vert.
Il constitue des réserves hydriques. La fonte tardive de la neige, sur les ubacs, irrigue longuement les sols, pendant la saison végétative.
Son Instabilité est dangereuse. Les avalanches zèbrent les flancs raides des vallées d’altitude et détruisent la forêt. (Photo 9).
La surcharge des arbres. La neige mouillée colle aux branches des résineux, les alourdissent ce qui facilite le déracinement par des vents violents des espèces à enracinement superficiel comme l’Epicéa.
La durée d’enneigement sélectionne des espèces
Enneigement très tardif (mai-juin). Il est recherché par des chionophiles : Soldanelle, Crocus, Saule herbacé, Aulne vert.
Enneigement fugace et court. S’en accommodent des espèces résistantes au froid et à la sécheresse : Genévrier nain, Callune, Raisin d’ours, Cotoneaster à feuilles entières, Airelle rouge.
La durée d’enneigement associée aux T° minimales. Ces facteurs associés différencient des landes subalpines et alpines (Tableau IV).
Espèces (biotopes) | Durée Enneigement | Date déneigement | T° mini absolue |
---|---|---|---|
Lichens (Crêtes très ventées) |
38 j | 2 février | -32° |
Azalée desAlpes (ubacs, replats ventées) |
90 j | 22 mars | -25° |
Airelle des marais (Ubacs, replats ventées) |
142 j | 8 avril | -20° |
Myrtille (Ubacs et replats) |
208 j | 2 juin | -16° |
Rhododendron (Ubacs enneigés) |
217 j | 6 juin | -14° |
Le Vent
Caractérisation
Sa vitesse, sa direction et sa fréquence, enregistrées par des anémographes, sont traduites par des « Roses des vent » (Fig. 24). Roses des vents Juin 2004. Jaune : 10-15 km /h. Bleu 16-30 Rouge> 30 km /h.
Figure 24
Le vent s’impose dans des vallées allongées dans l’axe de vents dominants comme le couloir rhodanien.
Quelques actions du vent
Des influence climatiques
Les flux d’Ouest apportent souvent des précipitations, les flux du sud de la chaleur et ceux du nord de la fraîcheur.
Rôle dans la disséminations de pollens, graines, fruits
Ces organites présentent, parfois, des adaptations facilitant leur transport par le vent : pollen d’Epicéa avec deux ballonnets (Photo 10), graine ailée d’Epicéa (Photo 11), akène plumeux de Pissenlit (Photo12).Grain pollen d'Epicéa
Photo 10 Grain ailé d'Epicéa
Photo 11Akène de Pissenlit
Photo 12
Traumatisme des arbres en altitude
- Des tornades abattent brusquement des pans de forêts (Photo 13)
- L’agitation des branches ralentit, en été, la photosynthèse.
- Les ramures sont déformées par des vents réguliers et forts (Photo 14).
En hiver, Le vent soulève la neige et la transporte d’où quelques méfaits.
- Blessure de rameaux par les cristaux de glace projetés par le vent (Fig15).
- Surcharge des arbres. (Photo 16).
- Formation de congères. (Photo 17). Forêt abattue par une tornade
Photo 13 Epicéa en drapeau
Photo 14 Blessure de rameaux
Photo 15
Surcharge de neige
Photo 16Congère
Photo 17
Quelques adaptations au vent
Arbustes plaqués au sol : Azalée des Alpes (Photo 18).
Plantes en coussinet : Silène acaule (Photo 19) - Tapis de lichens (Photo 20).Azalée des Alpes
Photo 18 Silène acaule
Photo 19Lichen
Photo 19
Humidité de l’air
Elle s’exprime en ° hygrométrique (H°), échelle allant de 0 (air sans aucune trace de vapeur d’eau) à 100 (air saturé).
Actions physiologiques
L’humidité élevée. Elle freine l’évaporation et la transpiration végétale. Les combes d’ubac, froides, pluvieuses, à l’atmosphère très humides, abritent des espèces herbacées à grandes surfaces foliaires évaporatrices comme l’Adénostyle à feuilles d’alliaire qui ne supporteraient pas une augmentation de la transpiration dans des stations à atmosphère sèche.
La sécheresse de l’air. Elle active l’évapotranspiration. Sur des adrets ensoleillés et ventés où la sécheresse de l’air accompagne souvent celle du sol, s’installent de espèces peu exigeantes en eau qui freinent la transpiration par des
adaptations foliaires comme la Callune (Photos 21, 22).Tige de Callune
Photo 21 C.T. feuille de Callune
Photo 22
Etude de l’action combinée hygrométrie et températures
Elle a été effectuée dans 2 groupements végétaux du col da la Coche (1950m.), une aulnaie d’Aulne vert dans une combe d’ubac et une pelouse à Fétuque paniculée sur pente ensoleillée. Par temps clair, les amplitudes journalières thermiques et hygrométrique sont très accentuées dans la pelouse, faibles sous l’aulnaie, où le ° hygrométrique ne descend pas au-dessous de 50° ce qui ralentit la transpiration des espèces de la mégaphorbiaie comme Adenostyles alliaire. (Fig.25).Comparaison de la témpérature et du degrés hygronomètrique dans 2 groupements végétaux au Merdaret
Figure 25
L'ensoleillement
Sa durée est enregistrée par un héliographe.
Variations de la durée
Au cours de l’année (Fig. 26 : année très ensoleillée par rapport aux normes)
Des variations interviennent en fonction de la couverture nuageuse.Annecy. Insolations mensuelles en 2005 (bandes rouges). Comparaison avec les normales (bandes bleues).(Météo France74)
Figure 26
Variations suivant les situations géographiques
Long ensoleillement. Les adrets de vallées internes sèches et bien ouvertes sont très ensoleillés : 300 jours de soleil par an, dans le Briançonnais
Durée raccourcie. Les ubacs de vallées brumeuses fermées par des écrans topographiques ont un ensoleillement restreint : Grande-Chartreuse.
Variations en fonction du couvert végétal
Sous un couvert dense. Le sous bois d’une hêtraie- sapinière, en été, convient à des espèces d’ombre ou sciaphiles : Oxalis petite oseille, Aspérule odorante. Cependant, au printemps, avant la foliaison du hêtre, le sous-bois mieux ensoleillé est fleuri par des espèces vernales : Pervenche, Primevère acaule.
Sous des groupements forestiers clairièrés. La strate herbacée s’enrichit en espèces de demi ombre : Fraisier des bois, Polygala faux- buis, Camérisier noir, Lierre terrestre.
La lumière et les végétaux
La lumière permet les synthèses chlorophylliennes
La lumière est indispensable mais l’intensité optimum varie suivant les espèces ce qui permet de différencier 3 groupes.
Espèces héliophiles (ou de pleine lumière) : Pin sylvestre (Photo 23), Chêne pubescent, Mélèze, Tremble, Bouleau, Pensée des Alpes .
Espèces de demi ombre: Aulne vert (Photo 24), Erable sycomore, If .
Espèces sciaphiles (ou de lumière atténuée) : Plantules de hêtre (Photo 25) et de sapin, violette à 2 fleurs, mousses et fougères de sous bois. Pin sylvestre
Photo 23Aulne vert
Photo 24 Plantules de Hêtre
Photo 25
Le photopériodisme
Influence de la longueur relative des jours et des nuits. Les espèces de jours courts fleurissent en automne comme les chrysanthèmes dont on peut retarder la floraison par un éclairage artificiel. Les espèces de jours longs fleurissent en été.
Le phototropisme
C’est une attirance par la lumière des axes croissance de tiges (germes de pommes de terre), des axes floraux (Tounesol).